La Banque du Canada a abaissé son taux directeur pour la deuxième fois consécutive, atteignant 4,5%, dans un contexte de contrôle de l'inflation sous les 3% et d’augmentation du chômage.
Selon Simon Brière, stratège de marché chez R.J. O'Brien, on assiste réellement à «une tendance».
Cette baisse aura un impact sur les hypothèques, notant une légère diminution des mensualités, dit-il.
«On va qualifier cette tendance de pivot parce qu'on a augmenté les taux d'intérêt de manière assez significative dans les dernières années. On a atteint un sommet», analyse-t-il.
«Depuis le mois de juin, c'est deux baisses consécutives. De 25 points de base. Donc oui, on commence la descente vers des taux d'intérêt plus faibles.»
Différents indicateurs suggèrent cette baisse, ajoute M. Brière. Au premier chef, l'inflation, dit-il, invité sur les ondes du 107,7 Estrie.
«Depuis quelques mois, on est dans une cible plus normale sous les 3 %. La vie coûte excessivement cher, mais le taux d'augmentation devient plus raisonnable, donc on peut le mettre en perspective. L'inflation est mieux contrôlée», fait-il remarquer.
«On a des données statistiques de chômage qui ont drastiquement augmenté depuis un an ou deux. On voit que les différents indicateurs suggèrent ou convergent vers ce ralentissement. On veut un atterrissage en douceur, mais il y a toujours la possibilité que l'avion dépasse la piste et qu'on s'écrase…»
Source: Archives
«Déjà en accélération»
Pour sa part, Jean-François Bérubé, de la firme Royal LePage, souligne que le marché immobilier reste dynamique et que les coûts de construction continuent d'augmenter, affectant le pouvoir d'achat des propriétés.
«On est déjà en accélération. Si on regarde la première demie de 2024 versus la première demie de 2023, on est vraiment en augmentation», mentionne l’animateur du balado Les dessous de l’immobilier en Estrie.
«Exemple, 31 % d'augmentation sur le nombre de transactions. C'est vraiment énorme.»
Les valeurs des résidences ont beaucoup augmenté. Est-ce qu’une baisse de 25 points du taux directeur va faire une grande différence?
«Peut-être pas», répond le courtier agréé.
«C'est vraiment basé sur la confiance du consommateur, enchaîne-t-il. On parle de pénurie de logements, on parle d'une pression très forte sur la demande versus l'offre. On n'aborde pas souvent la capacité d'emprunt des investisseurs qui souhaitent faire des immeubles locatifs parce qu'on sait que l'obtention du crédit dans le cas d'un immeuble locatif, c'est en fait le coût versus le revenu qui va établir sa valeur.»
Écoutez l’entrevue accordée à Marc Toussaint.
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