Sylvie Bonin, de l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) de l'Estrie, n’a pas apprécié les propos du ministre Pierre Fitzgibbon sur le possible «choc tarifaire lisse» qui sera imposé par Hydro-Québec.
Le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie prévoit des hausses significatives dans cinq à dix ans, soulevant des questions sur la répartition des frais d'investissement entre secteurs industriel, commercial et résidentiel.
Mme Bonin redoute l'impact disproportionné sur les locataires, en particulier ceux dans des logements mal isolés, et la nécessité de protéger les ménages face à la précarité énergétique.
«J'étais outrée de voir, en quelques minutes, comment il passait du déni à l’admettre du bout des lèvres. Il parle de ça comme si le prix de l'or va bouger à la bourse. Mais là, on parle d'électricité, d'un service essentiel! On parle de vrai monde qui ont de la misère à arriver et à payer leurs factures», lance-t-elle, invitée sur les ondes du 107,7 Estrie jeudi matin.
«Je trouve qu'il a l'air déconnecté. J'étais vraiment fâchée de voir sa réaction.»
Mercredi, on apprenait que la facture d’électricité bondira au cours des prochaines années. Le ministre Fitzgibbon a confirmé que les tarifs connaîtront des hausses importantes d’ici cinq à dix ans.
Les hausses sont fixées à un maximum de 3 % pour deux ans, a-t-on toutefois assuré.
On a incité les gens à passer au chauffage électrique, ajoute Sylvie Bonin.
«Même si on paye moins cher notre kilowatt qu'ailleurs, notre facture totale d'électricité n’est pas nécessairement moins chère», fait-elle remarquer.
Des impacts négatifs
Joint aussi par l’équipe de l’émission Que l’Estrie se lève, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Sherbrooke, Bruno Mecatti, y voit des impacts négatifs pour les marchands et les entreprises, et par extension pour les consommateurs.
«Il va falloir trouver une autre solution parce que le consommateur a des limites à payer», affirme-t-il.
Comme restaurateur, M. Mecatti est à même de constater que les prix des repas ont augmenté et qu’une autre hausse pourrait avoir des répercussions importantes.
«Les commerces et les industries en général, tout le monde consomme de l'électricité. C'est un choix qu'on avait fait de société, voilà à 60 ans. Tout le monde est dans le même bateau», analyse-t-il.
Écoutez les entrevues accordées à Jean-Sébastien Hammal.
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