Le ministre de la Santé, Christian Dubé, propose d'obliger les médecins à travailler dans le public après leurs études, afin d’éviter l’exode vers le privé.
En février, le nombre de généralistes hors RAMQ au Québec a dépassé les 500, une augmentation significative depuis les 123 de 2009.
Le docteur Benoit Heppell, du CIUSSS de l'Estrie - CHUS, souligne que le problème n'est pas seulement l'exode vers le privé, mais aussi les conditions de travail et la qualité de vie.
Il cite l'exemple de la Colombie-Britannique, où une réforme de la rémunération a incité les médecins à revenir au public sans contrainte.
La pratique existe pour différents types d’emploi, comme les policiers ou les membres des forces armées qu’on incite à aller dans les régions éloignées dans les premières années en fonction.
Invité à commenter lors de l’émission Que l’Estrie se lève, lundi matin, le Dr Heppell a toutefois critiqué la manière de procéder du ministre Dubé.
«Il y a encore un petit vent d'improvisation. Je trouve que dans la réaction du ministre qu'il prend une bière avec ses chums le vendredi, puis qu'ils sortent des idées, puis qu'ils écrivent un projet de loi.»
Concernant le fait que les études des nouveaux médecins ont été payées par les contribuables québécois et qu’ils devraient travailler ici en premier lieu, le Dr Benoit Heppell fait remarquer qu’on n’oblige pas, par exemple, les ingénieurs à le faire.
Écoutez l'entrevue accordée à l’animateur Jean-Sébastien Hammal.
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