La langue du commerce est largement le français dans la région de Sherbrooke, mais il arrive qu’on se fasse servir dans une autre langue.
En 2023, environ une personne ayant magasiné dans la RMR de Sherbrooke sur dix (12 %) y a reçu un accueil dans une autre langue que le français dans un commerce, signale l'Office québécois de la langue française.
À l’échelle du Québec, la proportion est de 30 %.
Seulement 11 % de la clientèle de la RMR de Sherbrooke a reçu un service dans une autre langue que le français dans un commerce en 2023. Dans l'ensemble du Québec, la proportion est de 31 %.
Dans la RMR de Sherbrooke, plus de deux personnes sur cinq (41 %) retourneraient dans un commerce ne les ayant pas servies en français, et 21 % y d’entre eux y retourneraient, mais seulement par nécessité. Seulement 18 % n'y retourneraient pas.
Au Québec, les proportions sont, dans le même ordre, de 46 %, de 30 % et de 12 %.
La moitié (50 %) des consommatrices et consommateurs demande rarement ou ne demande jamais à obtenir un service en français lorsque celui-ci n'est pas d'abord offert dans un commerce de la RMR de Sherbrooke. Cette proportion grimpe à 56 % dans l'ensemble du Québec.
Des données régionales
L'Office québécois de la langue française dévoile les résultats de l'étude Langue d'accueil et langue de service dans les commerces du Québec en 2023 : consommatrices et consommateurs. C'est la première fois que l'Office produit des données régionales sur ce thème.
Une étude diffusée plus tôt cette année présentait aussi, pour la première fois, des données régionales sur les langues utilisées pour accueillir et servir la clientèle dans les commerces, mais du point de vue d'observatrices et observateurs, précise-t-on.
Lors du sondage tenu en 2023, 3822 résidentes et résidents du Québec ayant magasiné dans des commerces de régions sélectionnées se sont prononcés sur leurs perceptions et leurs comportements à l'égard de la langue dans laquelle ils ont été accueillis et servis.
«Il ne faut pas s'y attaquer»
Pour Étienne-Alexis Boucher, directeur général de la Société nationale de l'Estrie, ces chiffres montrent que l'anglicisation est un phénomène généralisé au Québec et pas seulement à Montréal.
«C'est pas parce que c'est moins important ici qu'il ne faut pas s'y attaquer. Même en Estrie, la communauté anglophone est à même de convaincre des néo-québécoises et des Québécois de s'intégrer au Québec, non pas dans la langue officielle du Québec, mais bien dans une autre langue que le français.»
M. Boucher insiste sur l'importance de la responsabilité individuelle dans la préservation de la langue française.
Il critique le manque de volonté des Québécois à exiger des services en français, malgré les lois et règlements en place.
Écoutez l’entrevue accordée à l’animateur Steve Roy.