En quatre ans au Québec, le nombre de morts qui se sont produits après une chute ou une erreur de médication a bondi de 31%. L'Estrie n'est pas en reste, selon le Rapport du registre national des incidents et accidents.
Cela émane du rapport 2023-2024 du ministère de la Santé.
À l'échelle nationale, on parle de 502 825 événements. De ce nombre, 40% sont des chutes et 25% sont liées à des erreurs de médication. On rapporte que 679 personnes sont mortes des suites de ces événements.
Écoutez l'entrevue accordée par Nathalie Nolet, de la FIQ, à l'animateur Steve Roy.
Dans les milieux de soins, les problèmes d'abus, d'agressions de patient envers du personnel, de harcèlement ont augmenté de 18,31% par rapport à l'an dernier. On indique que 89% sont des événements de type agression verbale ou physique.
Évidemment, il y a des événements non déclarés ce qui peut altérer les statistiques.
Harcèlement et agressions
Les événements de harcèlement, d’agression entre patients et le personnel préoccupent aussi en Estrie. Le nombre d'événements d'agression, d’abus et de harcèlement en CHSLD et à l'hôpital a augmenté.
Les CHSLD de la région de l'Estrie ont été le théâtre de 915 incidents de harcèlement ou d'agression.
Les CLSC et le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) ont été particulièrement touchés.
Le rapport fait mention de 100 événements en milieu hospitalier et 130 événements au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle.
Plusieurs problèmes dans les CHLSD
Notre journaliste Jean-François Desaulniers a constaté qu'en Estrie, 59% des chutes, des erreurs de médicaments sont survenus en CHLSD, 27% en centre hospitalier ou à l'Institut de gériatrie.
En comparaison avec la moyenne nationale en Estrie, 38% des événements sont des chutes, 25,7% sont liés à la médication.
Paul Brunet, président directeur général du Conseil pour la protection des malades, s'interroge sur l'imputabilité des gestionnaires du réseau de la santé et sur leur volonté d'apporter des changements concrets sur le terrain.
Depuis dix ans, le gouvernement doit tenir un registre national, alors que ces événements, accidents et incidents, qui semblent se multiplier, n'ont fait l'objet d'aucune analyse, d'aucun traitement, et encore moins d'aucune action visant à améliorer la situation.
Monsieur Brunet, ne croit pas que l'arrivée de Santé Québec va changer la donne en ce qui a trait au nombre d'accidents.