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Lac Memphrémagog

Lixiviat à Coventry : des enjeux de santé publique pour Sherbrooke et Magog

Lixiviat à Coventry : des enjeux de santé publique pour Sherbrooke et Magog
Sherbrooke et Magog dépendent du lac Memphrémagog comme source principale d'eau potable. / La Presse canadienne

Le 12 mars 2025, une rencontre cruciale a eu lieu concernant le traitement du lixiviat au site d'enfouissement de Coventry, dans l'État du Vermont. 

Cette rencontre a attiré une attention particulière, notamment en raison des risques liés à l'impact environnemental et sanitaire pour les régions de Sherbrooke et Magog, qui dépendent du lac Memphrémagog comme source principale d'eau potable. Un dossier qui, selon certains observateurs, pourrait faire rebondir les débats pendant la campagne électorale fédérale.

Consultation publique et les inquiétudes croissantes

Le lac Memphrémagog est une source vitale d'eau potable pour plus de 200000 résidents de la région de l'Estrie, et les craintes liées à la contamination de cette ressource par le lixiviat du site de Coventry sont de plus en plus préoccupantes. Le lixiviat, ce liquide contaminé généré par l'infiltration de l'eau à travers les déchets enfouis, comporte des substances chimiques, dont les fameux PFAS, qui sont contenus dans les mousses ignifuges utilisées pour éteindre les incendies; les revêtements antiadhésifs des contenants destinés à la cuisson et les emballages alimentaires, sont potentiellement dangereuses pour la santé publique.

Jusqu’en 2019, le lixiviat était traité à l’usine d’épuration de Newport. Il était ensuite déchargé dans le lac Memphrémagog.

Un moratoire en place, mais des doutes subsistent

Un moratoire, qui a été prolongé jusqu'en 2026, oblige le propriétaire du site, Casella Waste Systems, à transférer les eaux usées vers Montpelier, dans le bassin versant du lac Champlain. Cette mesure est une bouffée d'air, mais elle n'apporte pas une garantie totale quant à l'absence de risques à long terme, surtout avec l'augmentation continue des quantités de déchets traités sur le site.

Selon Memphrémagog Conservation, le système de prétraitement mis en place par Casella Waste Systems pour filtrer le lixiviat n'est pas suffisamment éprouvé. En effet, l'efficacité de ce système soulève des questions, notamment en ce qui concerne la gestion des PFAS. Les quatre effets potentiels les plus importants sur la santé retenus par les National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine qui les ont recensés sont la diminution de la réponse immunitaire à la vaccination, le débalancement des lipides dans le sang comme le cholestérol, la baisse du poids de naissance et l’augmentation du risque de cancer du rein. 

Johanne Lavoie est présidente de Memphrémagog Conservation a participé à la consultation publique avec des délégués du Vermont.

Il s'agit d'une particularité technique à laquelle la société de gestion des déchets doit répondre, c'est-à-dire qu'elle doit demander un permis pour modifier ou améliorer son système de prétraitement. Nous rappelons toujours l'importance du principe de précaution et répétons que nous voulons que le moratoire sur la destination finale des lixiviats reste permanent. Il y aura toujours des risques, bien sûr, parce que nous traitons les lixiviats sur place. Ils étaient stockés à l'arrière. Il y a un an, le système est tombé en panne. Le lixiviat s'est alors déversé dans la nature à raison de 9000 gallons. Avec une telle usine, nous considérons que la possibilité d'autres déversements de lixiviats est encore plus grande.

Mme Lavoie rappelle que des traces de PFAS ont déjà été détectées dans la prise d'eau de Sherbrooke.

Un dossier politique en devenir

Les élus de la région et les défenseurs de l'environnement insistent sur l'importance capitale de maintenir un contrôle strict sur les pratiques de traitement des eaux usées à proximité du lac Memphrémagog. Le site de Coventry, en raison de son expansion constante et de l'augmentation de la quantité de déchets traités chaque année, demeure un point d'inquiétude majeur.

Ce dossier pourrait, à terme, faire partie des préoccupations soulevées lors de la campagne fédérale, à mesure que l'enjeu de l'approvisionnement en eau potable devient de plus en plus sensible. Les prochaines étapes de ce dossier pourraient affecter non seulement la santé publique, mais aussi l'avenir écologique de l'une des principales ressources en eau de la province.

La conseillère municipale de Rock Forest, Annie Godbout, en a fait un dossier prioritaire, appelant à la mobilisation non seulement des élus de Sherbrooke, mais aussi des villes riveraines concernant cette augmentation de la capacité de traitement des PFAS. 

Voici Annie Godbout, qui a participé à la rencontre avec les élus et qui espère que la mobilisation s'étendra aussi aux élus de la MRC Memphrémagog. 

Je crois qu'il est important de s'intéresser à ce dossier, car nous ne pouvons rester silencieux face à la contamination potentielle du lac Memphrémagog. Le lac Memphrémagog est notre source d'eau potable à Sherbrooke. Nous devons donc être très vigilants. Les PFAS sont une source de contamination qui a un impact direct sur la santé. Je pense que nous devons vraiment nous mobiliser politiquement, mais aussi mobiliser les citoyens des deux côtés de la frontière. Je vais rencontrer Mme Lavoie la semaine prochaine pour voir ce que nous pouvons faire. Je ferai d'autres représentations, tant auprès de notre bureau à l'hôtel de ville qu'auprès de la direction générale de la ville. Nous avons la possibilité de déposer un mémoire ou un commentaire, de poser des questions, d'exprimer nos préoccupations au Vermont, alors saisissons l'occasion!

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