Plusieurs syndicats et organismes communautaires ont participé aujourd'hui à une manifestation au cœur du centre-ville de Sherbrooke, afin d'exprimer leur mécontentement face à la réforme du système de santé pilotée par le ministre Christian Dubé.
Leur principale revendication : le maintien de la gratuité des soins de santé et la dénonciation des impacts négatifs du Plan Santé et de la réforme de Santé Québec sur le réseau de santé public.
L'événement, qui a attiré des centaines de participants, fait partie d'une série de mobilisations à travers la province, y compris une action similaire de la Coalition Solidarité Santé, qui a eu lieu à Montréal près du pont Jacques-Cartier et dans d'autres régions du Québec.
Les manifestants estiment que le gouvernement du Québec a induit les Estriens en erreur avec le Plan Santé et la mise en place de Santé Québec, qualifiant la situation de "poisson d’avril" en raison des fausses promesses et des coupes sévères orchestrées dans le réseau public de santé. Selon eux, ces mesures risquent de fragiliser encore davantage le système public, au lieu de favoriser une réelle décentralisation et une pérennisation du modèle public de soins de santé.
La privatisation du réseau public
Une des principales critiques émises par les syndicats et les organismes communautaires porte sur les intentions de privatisation du réseau public de santé. En effet, après seulement quatre mois de fonctionnement de l'agence Santé-Québec, ces derniers estiment que l'objectif du gouvernement est davantage de privatiser les services de santé que de les améliorer ou de les décentraliser.
Écoutez l’intervention du journaliste Jean-François Desaulniers.
Les syndicats réitèrent leurs préoccupations
Les représentants syndicaux, comme Stéphanie Goulet du syndicat FIQ de l'Estriede l'Est et Danny Roulx, représentant national de l'APTS Estrie, ont pris la parole lors de la manifestation pour souligner les dangers de la réforme en santé. Selon eux, l'augmentation du nombre de gestionnaires au sein du ministère de la Santé et de Santé Québec (passant de 200 à 223) et les nouvelles structures administratives nuisent à l'efficacité du système et engendrent une bureaucratie qui détourne des ressources cruciales des soins aux patients.
De son côté, la Coalition solidarité santé (CSS) dénonce la privatisation du réseau de la santé qui est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie.