Le conseiller municipal Marc Denault claque la porte de la Société de transports de Sherbrooke (STS) et de la présidence de l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ).
Mardi midi devant l’hôtel de ville de Sherbrooke, le conseiller municipal du district du Golf a annoncé qu’il quittait ses fonctions à la tête de la STS, et par le fait même comme président de l’ATUQ.
Sa décision a été motivée par un «manque de respect et de confiance de la part de la mairesse Évelyne Beaudin, ainsi que par des divergences de vision avec celle-ci en matière de travail d’équipe.»
«Cette situation a entraîné la rupture du lien de confiance nécessaire pour occuper cette importante fonction.»
Marc Denault dit avoir été exclu d’une rencontre tenue mardi à Sherbrooke avec la ministre des Transports et vice-première ministre du Québec, Geneviève Guilbault.
Selon M. Denault, un message texte du directeur de cabinet de la mairesse Beaudin, Philippe Pagé, a été transmis lundi après-midi pour l’informer d’une rencontre prévue mardi avec la ministre Guilbault, en compagnie du directeur général de la STS, Patrick Dobson, et d’autres fonctionnaires sur le sujet de la décennie de la STS et son réseau structurant.
Marc Denault dit travailler sur ce projet depuis plusieurs années, ainsi que sur le financement du transport en commun à l’échelle provinciale, avec les équipes de la STS et de l’ATUQ, il a demandé à participer à la rencontre, ce qui lui a été refusé sous prétexte que cette rencontre se tenait avec un groupe restreint, soutient-il dans un communiqué de presse. Selon les dires du directeur de cabinet, la mairesse doit faire ses armes en matière de transport et bâtir sa crédibilité auprès de la ministre.
M. Denault a fait part de son mécontentement au directeur de cabinet et a demandé, à deux reprises, à parler à la mairesse, mais on lui aurait répondu qu’elle n’avait pas le temps.
Cette réponse démontre «la rupture du lien de confiance» pour celui qui est élu depuis 22 ans et qui compte plus de 14 années de service à la STS.
« Pour moi, lorsque l’on a à cœur le bien commun et le développement de notre ville, on met de côté ses ambitions personnelles et on pose les gestes nécessaires pour les citoyen(ne)s, souligne M. Denault. Comme président de la STS, mais aussi comme président de l’ATUQ, je suis l’interlocuteur principal en matière de transport collectif auprès de la ministre Guilbault. Je suis également l’élu qui porte le projet structurant en matière de mobilité durable, avec l’équipe de la STS et ses partenaires, depuis plusieurs années. Considérant cette décision de la mairesse Beaudin, et mes valeurs, il m’est impossible de poursuivre mes fonctions, n’ayant plus la confiance et le respect de la mairesse. »
Sans aucune rémunération
Cette sortie fracassance de M. Denault survient alors que la mairesse Beaudin revient progressivement dans ses fonctions après un congé forcé.
Marc Denault a également remis sa démission au directeur général de l’ATUQ, puisque la présidence doit être occupée par un élu présidant une société de transport. M. Denault occupait ce poste depuis deux ans sans aucune rémunération, parce qu’il est profondément convaincu que le transport collectif est une solution essentielle dans notre combat contre les changements climatiques.
« Je suis déçu de devoir quitter l’équipe de l’ATUQ à la veille du début des discussions pour établir le cadre financier des quatre prochaines années en matière de transport collectif, mentionne-t-il. Or, le refus de la mairesse de m’impliquer dans les discussions avec la ministre sur les projets de transport collectif de notre propre ville me discrédite complètement auprès du gouvernement. »
Marc Denault précise qu’il poursuivra son travail de conseiller municipal jusqu’à la fin de son mandat.
M. Denault accordera une entrevue à Martin Pelletier sur les ondes du 107,7 FM à 13h10.