Mercedes-Benz a vu les profits de ses ventes automobiles chuter de deux tiers au troisième trimestre de cette année, avec une marge tombant à seulement 4,7 %.
Face à ces résultats, la marque allemande met en place un plan ambitieux de réduction des coûts, visant plusieurs milliards d’euros d’économies annuelles dans les années à venir.
Cette stratégie combine une réduction des dépenses et une augmentation des revenus par véhicule grâce à une personnalisation accrue des modèles.
La recherche d’efficacité et de rentabilité
Harald Wilhelm, directeur financier de Mercedes, a souligné lors d’un appel aux investisseurs en octobre que des mesures drastiques étaient nécessaires, qualifiant les performances récentes d’inacceptables.
Bien qu’aucune réduction d’effectifs n’ait été confirmée, Harald Wilhelm a précisé que les coûts de la main-d’œuvre étaient examinés de près.
En Allemagne, les 91 000 employés sous convention collective sont protégés par des garanties d’emploi, mais les contrats temporaires ne bénéficient pas des mêmes protections. À l’usine de Sindelfingen, une demande en baisse pour les modèles S-Class et EQS a conduit au non-renouvellement de plusieurs contrats temporaires.
Un programme s’appuyant sur des efforts passés
Les mesures actuelles s’inscrivent dans la continuité des gains d’efficacité réalisés depuis 2019, lorsque Mercedes a standardisé davantage la conception et l’approvisionnement de ses véhicules. En 2020, la marque a vendu son usine française de Hambach à Ineos, qui y produit désormais le Grenadier.
L’évaluation des opérations à l’intérieur de sites comme l’usine d’Aguascalientes, au Mexique, se poursuit également, tandis que la localisation des chaînes d’approvisionnement, notamment en Chine, est envisagée pour réduire les coûts.
Une transition coûteuse vers l’électrique
Le secteur automobile allemand fait face à des défis majeurs, notamment des coûts énergétiques élevés, l’inflation et les investissements coûteux liés à la transition électrique. Mercedes, comme ses concurrents BMW et Volkswagen, lutte pour rester concurrentielle.
Des ventes faibles de modèles haut de gamme en Chine, comme la Classe S, ainsi qu’un déstockage coûteux de véhicules électriques, ont contribué à la faiblesse des résultats du troisième trimestre.
Face à la demande limitée pour les véhicules électriques (VÉ), Mercedes a décidé d’investir davantage dans les moteurs à combustion et hybrides, en espérant qu’ils restent compétitifs « jusque dans la prochaine décennie ».
Les modèles phares à venir
Mercedes mise sur de nouvelles offres pour redresser la situation. En 2024, la marque lancera la CLA, premier modèle basé sur la plateforme MMA, offrant une grande autonomie électrique, un système MB.OS avancé et des capacités de conduite autonome de niveau 2+.
D’autres lancements suivront : des versions électriques des Classe C et GLC, une AMG électrique, ainsi que des modèles rafraîchis des Classe S et GLE. Mercedes rationalise également sa gamme compacte, la faisant passer de sept à quatre modèles, avec une attention particulière portée aux options haut de gamme comme les batteries de grande capacité.
Optimisme pour le marché chinois
Malgré des ventes décevantes des modèles EQS en Chine, Harald Wilhelm reste confiant quant aux perspectives de croissance. Les défis actuels, tels que les pressions économiques et le ralentissement immobilier, affectent la demande des consommateurs aisés.
Mercedes reste toutefois convaincu que sa gamme de produits est bien positionnée pour conquérir le marché compétitif des VÉ en Chine.
Une stratégie axée sur le luxe
Mercedes réaffirme son engagement envers une stratégie de luxe, donnant la priorité à la rentabilité plutôt qu’au volume. Le constructeur prévoit une mise à jour stratégique au début de 2025, mettant l’accent sur la personnalisation accrue des véhicules, une approche déjà fructueuse avec les modèles Maybach et AMG.
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