La réforme proposée par le ministre du Travail, Jean Boulet, permettra de décloisonner le secteur de la construction.
Elle pourrait alléger les conditions pour que des travailleurs des grands centres puissent travailler en région. La proposition du gouvernement de la CAQ pourrait limiter les barrières, permettre de former les gens et de travailler dans leur périmètre de résidence.
Isabelle Demers, vice-présidente au développement stratégique, aux affaires publiques et à l’innovation au sein de l'APCHQ. Elle était au micro de Jean-Sébastien Hammal, vendredi matin sur les ondes du 107,7 Estrie.
«En ce moment dans la région de l'Estrie, un travailleur ne peut pas aller travailler à Sherbrooke à cause de son lieu de résidence qui appartient aux grands bassins de la région de Montréal. S’il habite à Sherbrooke, il ne peut pas travailler à Magog. S’il habite à Eastman, il ne peut pas travailler à Magog. Pourtant, c'est 20 minutes de voiture, mais il pourrait aller travailler à Montréal», commente-t-elle.
«Le projet de loi va venir mettre en place des règles d'assouplissement. Ce qu'on dit: est-ce qu'on peut enlever ces règles-là? Parce qu'un travailleur dans le secteur résidentiel, c'est bien rare qu'il travaille à 300 ou 500 kilomètres de chez lui. Il travaille à côté. Il faut lui permettre d'aller travailler à côté de chez lui, à 20 minutes pour être en mesure d'aller construire des maisons.»
«Ouvrir l'accès»
La question de la formation des travailleurs demeure ouverte pour faire en sorte de régler la question de la pénurie de main-d’oeuvre, ajoute Mme Demers.
«Il faut ouvrir l'accès. Il faut être en mesure de faire en sorte qu'une personne motivée n'ait pas à attendre l'ouverture des bassins pour pouvoir y entrer dans l'industrie. Il faut que cette personne-là soit en mesure de la reprendre du moment où elle a envie d'intégrer l'industrie, qu'on soit en mesure d'ouvrir les portes, de l'intégrer dans le milieu de travail et de la former, dans un système de travail-études. D'ailleurs, la région de Sherbrooke est très forte dans les systèmes de travail étudiant. On va être en mesure de former et c'est de cette façon-là qu'elle va pouvoir progresser. On va reconnaître ses compétences, on va reconnaître ses acquis et c'est de cette façon-là qu'elle va progresser. On va ouvrir la porte, faire entrer les travailleurs, mais les accompagner pour qu'ils développent leurs compétences.»
Écourtez l'entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.
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