Quand la mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin a expliqué sur les ondes du 107,7 Estrie l’imposition d’une éventuelle taxe sur l’immatriculation aux automobilistes sherbrookois, la conseillère Hélène Dauphinais considérait qu’il manquait un côté à la médaille.
La conseillère du District du Pin-Solitaire se dit en accord «en autant que l'argent de cette taxe-là serve vraiment au transport en commun et non pas, par exemple, au déneigement de pistes cyclables additionnelles», mentionne-t-elle au micro de l’émission Que l’Estrie se lève.
«Ce que je veux préciser c’est que cet argent doit absolument être mis dans le transport en commun. Cependant, il y a un jeu de vases communicants qui pourrait être fait. Disons qu'on va chercher 6 millions $ avec la taxe sur le transport en commun. Ça veut dire qu'on pourrait prendre le 6 millions d'immatriculation, mettre dans le transport en commun, réduire notre contribution. Ça ferait une grande marge de manœuvre qui vient d'être libérée de 6 millions dans notre budget d'opération.»
Mardi soir, on apprenait que la Ville de Sherbrooke a signalé son intention d’imposer une taxe sur l’immatriculation. L’argent servirait à soutenir le transport en commun, rappelons-le.
Les municipalités avaient jusqu’au 15 mars pour signifier cette possibilité à la SAAQ.
«J'ai dit mardi soir qu’on va devoir me convaincre que c'est nécessaire. J’ai aussi dit que je n'aime pas la taxe sur l'immatriculation, car c'est un peu comme refiler une taxe aux citoyens en la cachant un peu», a-t-elle commenté.
«Au final, si on ajoute la taxe piscine, l'augmentation de taxe qu'on vend dans l'opération de relations publiques, ce n'est pas la véritable information qu'on donne. Pour un parti qui s'est engagé à la transparence, ce n'est pas du tout ça qui se passe.»
Mauvaise habitude
Les politiciens ont développé la mauvaise habitude de dépenser les nouvelles sommes qui leur sont allouées, enchaîne Mme Dauphinais, questionnée par l’animateur Jean-Sébastien Hammal.
«Quand on leur donne accès à une nouvelle enveloppe, ils vont rapidement trouver des façons de dépenser l'argent. Il faut se poser la question pour chaque dollar qu'on va chercher dans la poche du citoyen, parce que c'est toujours à la même place qu'on va chercher l'argent», soutient-elle.
«Est-ce que l'utilité qu'on en fait va donner un bénéfice suffisant à la population? C'est ce qui fait en sorte qu'il va falloir qu'on travaille très fort dans le dernier budget, dans le dernier exercice budgétaire.»
Écoutez l'entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.