Daniel Vézina, le père de famille à l'origine d'une plainte formulée en 2022 concernant les feux de camp dans les sites de camping de la SÉPAQ, se sent comme un bouc émissaire dans le «virage santé» annoncé par l’organisme gouvernemental.
«Je sens que les asthmatiques sont clairement ciblés dans le message de la SÉPAQ. On parle un peu aussi des gens qui ont des conditions cardiaques, mais principalement le message cible uniquement les asthmatiques. C'est un problème qui est réduit aux asthmatiques, alors que ce n'est pas le cas du tout», déclare M. Vézina, ayant voulu répliquer aux propos tenus mardi sur les ondes du 107,7 Estrie par la SÉPAQ.
«En science, écouter les groupes les plus vulnérables à la pollution, ce n'est pas juste les personnes asthmatiques, c'est toutes les personnes atteintes d'une condition chronique. Les jeunes enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes, les personnes âgées. Et il ne faut pas oublier les travailleurs des campings qui sont exposés à cette pollution tous les jours de l'été. Donc c'est beaucoup plus large que ce que la SÉPAQ semble mentionner. En gros, selon les définitions qu'on comprend, c'est à peu près entre 33 % et 66 % de la population canadienne qui est plus susceptible d'avoir de sérieux problèmes de santé en lien avec la pollution de l'air.»
Projet-pilote
Mardi, Simon Boivin, porte-parole de l’organisme gouvernemental, indiquait que la SÉPAQ avait lancé un projet-pilote au Parc national du Mont-Tremblant pour étudier les particules fines et informer les visiteurs sensibles. Six autres parcs seront inclus cet été.
Il disait que le dossier découle d'une visite en 2022 au parc national du Mont-Tremblant d’une famille dont les enfants sont asthmatiques.
La SÉPAQ ne prévoit pas interdire les feux de camp aux usagers.
M. Vézina, qui a fondé l'organisme Famille pour l'air pur pour lutter contre la pollution liée à la fumée de bois, critique le manque de prévention et de transparence de la SÉPAQ et propose des zones sans fumée et des feux de camp communautaires comme solutions.
Il s’agit d’une cause qui lui tient à cœur depuis des années.
«J'en ai fait mon combat depuis deux ans et je suis un peu étonné d'entendre que le message de la SÉPAQ. C'est toujours: on va réfléchir à la situation, on réfléchit à la meilleure façon d'informer les gens», se plaint-il.
«C'est inacceptable. En 2022, c'était le même message, en 2023 et encore aujourd'hui. Il n’y a clairement pas une très grande volonté d'intervenir ou de documenter le problème.»
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.