La mairesse de Sherbrooke Évelyne Beaudin déplore avoir retrouvé un climat «pas facile» depuis son retour il y a quelques jours à la suite d’un congé de trois mois.
«Au moment où je suis revenue, les attaques ont commencé», a-t-elle lancé lors d’une entrevue accordée mercredi matin à l’animateur Jean-Sébastien Hammal, sur les ondes du 107,7 Estrie.
«Ça fait mal. Après trois mois, tu reviens et tu te fais dire que tu as abandonné le navire. C’est la pire chose qu’on peut dire à une personne qui revient. Même si j’étais revenue après six mois, le fonctionnement aurait été difficile quand même à l’hôtel de ville.»
Mme Beaudin s’était préparée à «se faire ramasser» lors de la première séance du conseil, mais elle a constaté que les élus présents «se sont un peu modérés, mais ça reste un endroit où les gens s’affrontent.»
Service de médiation
Concernant la proposition de la conseillère Annie Godbout d’avoir recours à un service de médiation externe en lien avec le climat tendu à l’hôtel de ville de Sherbrooke, Mme Beaudin confirme que le conseil aurait besoin d’aide.
Elle aimerait que les élus trouvent le moyen «de se gérer eux-mêmes».
«Ça fait particulier de voir que la proposition vient de Mme Godbout…»
«Hier, elle plaidait pour pouvoir jouer son rôle d’opposition et en même temps elle voulait qu’on travaille tout le monde ensemble.»
Concernant les critiques face à son leadership, la mairesse dit faire de son mieux, «dans les limites» qui lui sont offertes.
«Mon leadership, je le mets au service de la vision que je porte. Je n’ai pas changé de vision.»
«La politique c’est complexe. Le plus efficace, c’est de frapper sur un humain. C’est de la stratégie politique, la méthode facile.»
«Pompier pyromane»
La joute politique au municipal est teintée du fait que des partis politiques sont impliqués et que les citoyens ne sont pas habitués à cette dynamique.
Évelyne Beaudin réfute les propos de ceux qui l’accusent de jouer à la victime. «Tout le monde à un rôle à jouer dans le climat actuel. Dans le livre de (l’ancien maire Bernard) Sévigny, il était question du pompier pyromane. Des gens qui mettent le feu et qui veulent l’éteindre par la suite. J’en vois beaucoup au conseil.»
«Énergie négatives»
Appelée à réagir, Annie Godbout dit que le climat doit changer à l'hôtel de ville. «C'est toute l'organisation municipale qui paye pour cette énergie négative» a-t-elle lancé au micro de Martin Pelletier.
«Je pense que la pause de la mairesse était salutaire pour les autres personnes. Je pensais qu'elle reviendrait dans un climat de confiance et de collaboration. Depuis qu'on l'entend sur les différentes tribunes, c'est tout autre.»
Mme Godgout avoue avoir été heurtée d'entendre les propos de la mairesse.«Est-ce que j'ai eu mal? Est-ce que j'ai pleuré?», a-t-elle clamé sur les ondes de Midi actualité.
«Des fois, il faut être capable de se défendre.»
À écouter: l'entrevue de Mme Godbout à Midi actualité
Source: Tirée de Facebook
Pour sa part, le conseiller Marc Denault, invité à commenter la situation par l'animateur Martin Pelletier, fait remarquer que l'ambiance n'a pas changé au conseil municipal.
«Il faut s'élever au-dessus de la mêlée. Les Sherbrookois s'attendent à plus que ce qu'on voit actuellement dans les médias»,note-t-il.
«Il y a une réflexion à faire. Nous devons améliorer la communication entre nous au conseil je crois.»
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