Une vague d’inquiétude déferle sur 1700 personnes victimes de violence qui perdront leurs prestations dans peu de temps dans le cadre de la réforme de l'IVAC.
Une Sherbrookoise, Brigitte St-Pierre, victime de violence conjugale à répétition, fait partie des victimes qui seront affectées. Elle a reçu une lettre l’informant en ce sens récemment.
Dans le cadre actuel, la réforme de l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) de 2021 a élargi l’accès à de l'aide financière, mais elle a aussi imposé une date d’expiration de trois ans pour certains cas.
Auparavant, les prestations de l’IVAC pouvaient être versées tant et aussi longtemps que les victimes en avaient besoin.
«J'ai vécu de la violence depuis mon enfance. C'était vraiment terrible. Ma mère subissait de la violence de mon père. Quand j'arrivais à l'âge adulte, ça m'a fait avoir de mauvais choix de conjoints. Ce qui a fait que ça a perpétué la violence.»
Source: Desroches Mongeon avocats
Transparence
Pour sa part, Me Sophie Mongeon, avocate en droit du travail et en droit administratif, demande au ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette de faire preuve de transparence. La réforme manque de clarté, dit-elle.
Des victimes reçoivent des lettres contradictoires et vivent dans l'insécurité financière et émotionnelle, dit-elle.
«Je veux bien que les victimes fassent leur part, mais d'un autre côté, je pense qu'on donne beaucoup plus à la machine administrative qui entoure les victimes qu’aux victimes elles-mêmes. Est-ce que vous voyez des organismes sans but lucratif qui se battent actuellement pour les victimes? Où sont les autres partis d'opposition pour dire “on abandonne nos victimes”? Ce n'était pas ça l'objectif du programme.»
Écoutez les entrevues accordées à Jean-Sébastien Hammal.
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