Certaines rôtisseries St-Hubert en Estrie suivront l'exemple de celles de la capitale fédérale en adaptant leurs salles à manger, tous les dimanches midi, aux besoins des personnes vivant avec un trouble du spectre de l'autisme et de leur famille.
St-Hubert, qui a lancé ce projet en 2023, atteindra à partir du 26 janvier le nombre de 24 restaurants participants offrant des salles à manger inclusives, avec des activités spéciales le dimanche midi.
Dans la région, les rôtisseries de Sherbrooke participeront à cette initiative en mars, et des discussions sont en cours pour la rôtisserie de Magog, mais aucune date n'a été fixée pour l'instant.
Les employés des succursales de l'Estrie participantes seront formés afin de mieux répondre aux besoins de cette clientèle. Les dimanches midi offriront une ambiance adaptée aux sensibilités de cette clientèle, comme la réduction de l'éclairage artificiel, la présélection des tables, la possibilité de faire une visite virtuelle du restaurant à l'avance et l'accès à des trousses sensorielles.
Pour ce projet, la Fondation St-Hubert collabore avec l'organisme montréalais «À pas de géant», un modèle en matière de services en autisme au Québec.
Josée Vaillancourt, directrice des communications de la Fondation Saint-Hubert, explique cette nouvelle formule.
La rôtisserie prévoit de devenir inclusive au printemps, avec des établissements à Candiac, Châteauguay, Montréal, Laval, Saguenay, Drummondville et Sherbrooke. Les dimanches à midi, l'éclairage sera tamisé, le volume de la musique réduit et des trousses sensorielles seront disponibles sur demande. Un feuillet expliquant le projet sera distribué aux clients pour assurer la compréhension de l'inclusivité de la salle à manger.
L'initiative de St-Hubert a été très bien accueillie par Autisme Estrie, qui estime toutefois qu'il y a trop peu de projets de ce genre dans les secteurs privé et municipal. Cependant, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke a apporté quelques modifications afin de maximiser la composante sensorielle dans ses installations. Caroline Gelly, intervenante communautaire et adjointe de direction, croit qu'il faut réduire l'utilisation de sons agressifs et d'éclairages intrusifs.
Les employeurs rapportent que les personnes autistes sont d'excellents employés, mais il existe peu d'initiatives pour les soutenir. Des aménagements comme des jeux sensoriels dans les parcs et des ajustements dans les magasins pourraient aider. Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke a formé ses employés à mieux comprendre et accueillir les personnes qui vivent avec un trouble du spectre de l'autisme.
Ce n'est pas la seule initiative de St-Hubert : les rôtisseries développent des stratégies d'embauche, de formation et de sensibilisation pour faciliter l'intégration des personnes autistes dans l'entreprise.
Écoutez l'entrevue accordée par le journaliste Jean-François Desaulniers à l'animateur Steve Roy.