L’ancien président de la Société de transport de Sherbrooke (STS), Marc Denault, considère comme «utopiques» les montants envisagés pour une taxe sur l’immatriculation visant à financer le transport en commun.
«D'en arriver avec des chiffres comme 74 $ ou plus de 100 $, c'est utopique. Les citoyens de Sherbrooke font face à une multitude de facteurs, comme l'inflation, l'augmentation des taux d'intérêt, la taxe piscine, le prochain rôle d'évaluation, etc. Tout ça mis ensemble, je ne pense pas qu'il faut mettre en opposition le transport en commun et la population», a-t-il mentionné le conseiller du district du Golf.
«Je pense que la STS a une crédibilité hors du commun ici à Sherbrooke.»
Mardi soir, les élus de la Ville de Sherbrooke ont indiqué vouloir se prévaloir de la taxe sur l’immatriculation en janvier 2025, mais ils sont loin de s’entendre sur le montant qui sera prélevé. Le sujet reviendra au conseil du 21 mai avec des propositions concrètes de tarification, rappelons-le.
Cette intention comporte un «risque immense», ajoute M. Denault, invité au micro de Midi Actualité.
«Dans les dernières années, on a toujours réussi à faire de bonnes choses en augmentation l'offre de service de 3 % par année et la somme qui est exigée, c'était environ 500 000 $. Donc, on peut arriver avec une solution qui ferait en sorte qu'on va démontrer à la population sur un projet qui pourrait être triennal. Et voici les trois projets qu'on va faire, voici les revenus qu'on va demander en lien avec la taxe sur l'immatriculation, puis aussi les bénéfices qu'on va chercher bénéfice autant pour la population, les revenus additionnels et aussi les contributions du gouvernement.»
Marc Denault se souvient d’une rencontre tenue en janvier 2022 avec la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, visant à demander la possibilité de moduler cette taxe pour un financement additionnel.
«On a un montant de 9 millions $ du fonds d'urgence de la COVID-19 qu'on a eu, mis qu'on n'a pas utilisé à 100 %. Et il y avait une ouverture du gouvernement à refaire une distribution de cet argent-là dans nos coffres», commente-t-il.
«Il y a cet argent-là qui est bloqué et aussi l'indexation ou la mise à jour des critères qui font en sorte qu’on a eu un 4,7 millions $ qui a été confirmé. J'avais eu la confirmation l'année passée dans l'exercice budgétaire, mais, étant une confirmation budgétaire, on ne pouvait pas l'inclure. Mais, il reste d'autres mises à jour qui auraient un impact positif pour la société de transport.»
Source: Archives
M. Denault, qui était aussi président de l'Association du transport urbain du Québec, se souvient de la taxe sur l'immatriculation découlant de la réforme Ryan de 1992. Il souligne que le montant de 30$ n'a pas suivi l'inflation, ce qui réduit son pouvoir d'achat pour le financement du transport en commun.
Écoutez l’entrevue accordée à Martin Pelletier.
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