Pendant longtemps au Québec, le français a été considéré comme une langue inférieure. Il n’était pas rare que pour obtenir des services professionnels des francophones et des allophones devaient accepter de les recevoir en anglais. Puis, dans la foulée de la Révolution tranquille, a été adoptée, mais jamais acceptée par une partie de la communauté anglophone, la Charte de la langue française. Cette charte fait du français la seule langue officielle et commune du Québec et consacre des droits linguistiques fondamentaux.
Parmi ces droits fondamentaux figurent celui à des communications en français de la part des professionnels et des hôpitaux, celui d’être servi en français et celui de travailler en français. Ces droits doivent être conciliés avec celui des anglophones, important mais non fondamental au sens juridique, de recevoir des services de santé en anglais prévu par la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Cette conciliation n’est pas toujours évidente, car une interprétation trop large du droit de travailler en français peut limiter la portée du droit à des services de santé en anglais… et inversement.
C’est pourquoi l’Office québécois de la langue française accompagne les hôpitaux et les conseille au sujet des meilleures manières de concilier ces droits. Elle le fait aussi pour éviter des situations comme celle de cet hôpital qui, en juillet 2023, a refusé d’effectuer une trousse médico-légale sur une victime de viol parce qu’elle était francophone. Dans ce contexte, ceux qui critiquent violemment la visite de l’office à l’hôpital Santa Cabrini sans parler de ces droits linguistiques fondamentaux attaquent non pas seulement cet office, mais aussi et surtout ces droits.