Aussitôt reçue, aussitôt rejetée.
L’offre d’Autobus des Cantons à ses chauffeurs syndiqués était «nettement insuffisante» et ne permet pas de dénouer le conflit de travail qui perdure depuis des mois.
Elle permet aussi à ses propriétaires de s’enrichir encore davantage, critique Josée Dubé, vice-présidente de la Fédération des employés des services publics affiliée à la CSN.
«Des profits acceptables pour les transporteurs c’est 8 %. Là, il n'y en a pas 8, pas 9, pas 10. Ça voisine le 15 %. À un moment donné, il y a quelque chose qui se passe. Ça n’a pas de bon sens. C'est tout croche. C'est du vol permis, là c'est de l'argent public. Actuellement, s'il n'y a pas de transport, c'est parce que les dirigeants qui se brossent les dents avec du champagne», argumente-t-elle avec émotions.
«Mais les chauffeurs gagnent 20 000 à 25 000 $ par année. Ils se battent pour une dignité, pour une reconnaissance. Il y a plein de gens qui disent qu’ils ne feraient pas cette job. Il y a des gens qui sont capables et ceux qui ne sont pas capables. Payez-les! Je vous le dis, on est plus qu'en colère.»
Hâte de renouer avec les enfants
Rappelons que la compagnie Autobus des Cantons a envoyé une lettre au Centre de services scolaires de la Région-de-Sherbrooke (CSSRS) indiquant «avoir soumis une nouvelle offre qui correspond aux conditions du marché actuellement offertes dans la région de Sherbrooke».
Le conflit de travail oblige les parents à aller porter leurs enfants à l’école, pendant de longues minutes.
Ses membres ont hâte de retourner au travail et de renouer ave les écoliers, jure Mme Côté.
«On a un lien direct avec les enfants. Et le message que je pourrais dire aux parents, c'est qu'on a on est dans cette émotion-là. Les chauffeurs d'autobus, ils sont dans cette émotion-là depuis que les parents n'ont pas de transport. Mais les parents nous donnent leur appui. Les chauffeurs ne demandent pas de l'argent. De plus, ils dénoncent quelque chose de dégueulasse qui se passe actuellement; les transporteurs ont demandé de l'argent, le gouvernement l'a donné. Il ne l'a pas encadré.»
Écoutez l’entrevue accordée à Jean-Sébastien Hamal.