Aucun plafond de revenu maximum n’est imposé aux personnes vivant dans un logement subventionné par la Ville de Sherbrooke.
L’affaire a fait débat mardi soir lors de la séance du conseil municipal, à la suite de la sortie de la conseillère Hélène Dauphinais, du district du Pin solitaire, réclamant un plafonnement du revenu pour l'accès aux logements dédiés aux personnes à faibles revenus.
Selon la conseillère Annie Godbout, du district de Rock Forest, il existe une forme de contrôle à l'entrée des locataires.
«Toutefois, la vie est faite de hauts et de bas et la situation de certaines personnes peut changer et s'améliorer. Donc il n'y a pas de validation en cours en cours de vie», révèle Mme Godbout, invitée à commenter sur les ondes du 107,7 Estrie mercredi matin.
«Donc, ce qui est demandé par Mme Dauphinais, deux ans après de pouvoir valider si les seuils étaient toujours respectés. C'est qu'il y a quand même 15 000 ménages à Sherbrooke qui pourraient bénéficier d'un logement abordable. Mais au niveau de l'espace actuel, le nombre de logements, on en a 3700. Donc, c'est quand même beaucoup de ménages qui sont dans un certain niveau de précarité financière.»
L’esprit de la réglementation qui entoure l’accès à ces logements favorise une certaine mixité des locataires, ajoute Annie Godbout. Des questions juridiques s’appliquent aussi, ajoute-t-elle.
Maintien en logement
Chaque année, des vérifications des salaires sont effectuées, mentionne la mairesse Évelyne Beaudin.
«Il y a des vérifications pour s'assurer que la personne se qualifie toujours. Et le jour où sa situation financière s'améliore, ça se peut qu'elle perde sa subvention. Il existe au Québec le droit au maintien en logement et donc la personne ne se fera pas mettre à la porte», dit-elle, invitée à commenter sur les ondes du 107,7 Estrie.
«Heureusement, parce que sa situation commence à s'améliorer. Peut-être qu'elle va perdre sa subvention au logement, mais elle va pouvoir continuer à habiter dans cet immeuble.»
Ces personnes qui demeurent dans leur logement avec un meilleur revenu ne prennent pas la place d'autres familles à faible revenu, certifie-t-elle.
«Parce que les PSL, les programmes de suppléments aux loyers, vont être donnés à d'autres personnes qui se qualifient. Donc, il n'y a pas, il n'y a pas d'histoire de prendre la place à quelqu'un», mentionne la mairesse.
«Il y a des personnes qui ont des subventions, il y en a d'autres qui n’en ont pas. Est-ce que c'est des personnes riches qui bénéficient outrageusement d'un loyer qui est qui est en bas du prix du marché? Les études au Québec l'ont démontré: les familles, les ménages qui vivent dans ces logements qui ne sont pas subventionnés, la très grande majorité, c'est des femmes seules, souvent plus âgées.»
Écoutez l'entrevue accordée à Jean-Sébastien Hammal.